New Nintendo 3DS : la console de Nintendo sort de bêta

Soutenu par presque 50 millions de backers, Nintendo se décide enfin à sortir la version revue et corrigée de sa console Nintendo 3DS en occident, simplement affublée de la mention New. Est-ce que ça vaut le détour ? Quelles nouvelles fonctionnalités révolutionnaires et innovantes sont au programme ? Découvrons ensemble la console qu’aurait dû être la Nintendo 3DS d’origine il y a quatre ans.

Il en fallait des grosses pour annoncer publiquement la date de sortie de la révision d’une console aussi populaire que la Nintendo 3DS à peine trois semaines après les fêtes de fin d’année. Mais Nintendo l’a fait. Alors que jusqu’ici la console n’était prévue que pour un vague 2015, l’annonce de sa sortie le 13 février a pu en titiller plus d’un. La même en mieux vous dites ?

 

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Ouverte ou la tête à l’envers sur son stand, prête à recevoir toute la poussière du monde.

 

Tout comme son itération d’origine, la New Nintendo 3DS (puisque c’est son nom) sera disponible dès le 13 février 2015 en deux versions : normale et XL. Si jusque là les seules différences étaient d’ordre cosmétique, avec cette nouvelle version de la console on peut noter une différence qui sera décisive pour certains : la possibilité de customiser la console.

Faisons donc le tour du propriétaire de notre version non-XL de la bête. En comparant nouveau et ancien modèle, on se rend compte que la machine est plus grosse, mais pas de beaucoup, à peine un centimètre en largeur et longueur. L’épaisseur quant à elle est sensiblement identique, contrairement au poids qui prend une vingtaine de grammes. En terme de design extérieur, on peu noter la simplification des tranches latérales qui ne contiennent plus ni bouton ni trappe à carte SD. La face du bas de la console comprend désormais le port cartouche, casque, stylet, et le bouton de mise sous tension, par ailleurs très résistant à la pression. Sur le dessus, on remarque l’apparition de deux boutons supplémentaires, ZL et ZR.

Mais avant de passer en revue l’intérieur, il est de bon ton de parler des façades amovibles qui égaieront les modèles non-XL. Ce système habilement mis en place par Nintendo permet de mettre en vente un tas de façade pour les deux parties de la console, afin de lui créer un look (presque) unique. Hélas pour les amoureux des modèles XL, cette feature n’est pas prévue pour cette taille de console, probablement pour éviter la fabrication de deux fois plus de modèles de façades à des tailles différentes. Motifs, personnages, couleurs pétantes, Pokémon, un nombre important de façades est d’ores et déjà prévu en occident, mais il est tout à fait possible de passer par l’import, en tout cas tant que Nintendo n’a pas encore trouvé le moyen de verrouiller géographiquement les accessoires de ses consoles.

 

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 Dessous, dessus, derrière, elle se met dans toutes les positions.

 

Une fois la console ouverte, on constate de nombreux changements : au niveau de la partie du bas, on caresse un Circle Pad plus compact, une croix directionnelle plus plate, et de nouveaux boutons d’action colorés. Reprenant les couleurs emblématiques de la Super Nintendo, les boutons A, B, X et Y sont maintenant accompagnés des boutons Start et Select sur le côté plutôt que sous l’écran, à proximité du bouton Home qui lui ne change pas de place. On sent que chez Nintendo, quelqu’un a enfin pris l’ancienne version en main et s’est rendu compte que quelque chose clochait. Grosse nouveauté, la présence du bouton C, officiellement appelé Stick mais qui n’en a que le nom. En effet, s’il a bien les fonctions d’un stick, à savoir la gestion des directions à trois-cent-soixante degrés, il n’en a absolument pas le ressenti. C’est en quelque sorte un gros bouton fixe comme une gomme de crayon duquel il faut presser les extrémités pour imprimer une direction. Il ne bouge pas, il ne plie pas.

Sur la partie haute, peu de changements, hormis la gestion du volume sur la partie gauche de l’écran, à l’opposé du slider 3D qui ne change pas. Au dessus de l’écran, la caméra interne est désormais affublée d’un capteur infrarouge, qui sera utilisé pour une des nouvelles features de la console : la 3D extra-stable. Les deux écrans de la console, eux, deviennent plus grands, mais d’à peine huit millimètres de diagonale. Ouf, on a failli se retrouver avec l’immonde rendu de la version XL. On pourra remarquer également que le traitement de la console à l’extérieur comme à l’intérieur est (sur notre modèle) mat et non glossy : finies les traces de doigts partout.

 

Si on note des changements à l’extérieur, il y en a également fort heureusement à l’intérieur. Un capteur NFC est placé sous l’écran tactile, que l’on ne pourra pas utiliser avant la mise à jour de Super Smash Bros for 3DS avec ses amiibo. Le processeur subit une mise à jour, passant d’un ARM11 double-coeur à un quadruple-coeur, épaulé par quatre co-processeurs au lieu de deux. La mémoire vive est doublée, et la mémoire vidéo passe de 6Mo à 10Mo, alors que le GPU reste inchangé. Techniquement une belle avancée donc, assurant par la consistance des composants et fréquences une rétrocompatibilité sans faille avec les jeux déjà sortis, sans pour autant leur faire bénéficier de meilleures performances. Pour l’instant, un seul jeu est annoncé comme exclusif à la console : l’adaptation du RPG Xenoblade sorti sur Wii. Un peu maigre pour justifier l’achat de la bête, mais suffisant pour rassurer les possesseurs de console standard.

 

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Les boutons de couleur ont su attendrir mon coeur froid et rocailleux.

 

Rentrons dans le vif du sujet, si cela ne vous dérange pas. Tout d’abord, les écrans semblent plus grands (normal, ils le sont) même si le rendu des couleurs pourra perturber les adeptes des premières générations de 3DS, qui avaient un écran avec des couleurs plus froides. Les couleurs semblent ainsi tirer un peu plus vers le jaune, notamment à faible luminosité. Cela dit rien d’alarmant, et le gain de taille est appréciable sans pour autant être aussi grand que les écrans de la version XL, qui atteignent presque les cinq pouces. Quand on sait que la PS Vita dispose pour la même diagonale d’écran d’un écran plus de deux fois mieux défini (960×544 pixels contre 400×240 pixels), ça pique un peu les yeux. Heureusement, la fonction 3D bénéficie d’améliorations significatives. A l’aide du capteur infrarouge situé à côté de la caméra interne, la console est capable de localiser les yeux du joueur et d’ajuster la barrière parallaxe en fonction, rendant la 3D visible en toute circonstance, dans les transports ou en voiture. C’est rapide, efficace, et transparent pour l’utilisateur : inutile de chercher à bien se placer, c’est la console qui s’en occupe. A noter cependant, il peut arriver que le capteur s’emballe sans raison apparente pendant moins d’une seconde, ou même que la fonction occasionne une rémanence (ou ghosting) un peu trop prononcée.

Les boutons sont de bonne facture, comme à l’accoutumée, et la croix directionnelle semble un peu plus haute et accessible, tout en étant plus réactive. La grande nouveauté vient donc du bouton C qui fait office de deuxième stick. Pas encore vraiment utilisé par les développeurs, les seuls titres en tirant parti sont ceux compatibles avec le Circle Pad Pro, ou Super Smash Bros for 3DS. Si sur ce dernier l’utilisation est attribuée aux attaques Smash, cela n’est pas forcément un choix judicieux en pratique. En effet, sur les versions console ces attaques sont réalisée par un deuxième stick, impliquant un réel mouvement du pouce, hors ici on se retrouve à toucher l’arête du bouton sans réel feedback. Vu le bordel ambiant du jeu, il est parfois ardu de vérifier si cela a bien marché. Par contre, sur d’autres jeux comme Resident Evil Revelations, le bouton sert bel et bien à diriger la caméra et puisque l’on s’en sert pour autre chose qu’une pression rapide, cela est bien plus agréable et l’ajout est vraiment un plus pour la maniabilité. J’ai également pu le tester sur Nano Assault et cela rend très bien, rendant bien plus aisé ce dual-stick shooter. Sur Galaxy Force II par contre, je n’ai rien compris ; on va dire qu’il s’agit d’un problème au niveau de l’utilisateur. Les deux boutons supplémentaires ZL et ZR ne sont ni inaccessibles ni franchement agréables à utiliser. Heureusement les jeux en tirant parti sont encore rares, ce qui fait que l’on a pas encore à trop allonger les index pour les atteindre.

 

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Le bouton C et la caméra frontale saisis dans toute leur pureté grâce à la macro. Remarquez cet interstice une fois la console repliée. Swiffer non inclus.

 

Le dernier ajout se situe donc au gain de puissance de la console : c’est bien simple, c’est le jour et la nuit. L’interface est très fluide, les menus et le navigateur se lancent en un instant, et les jeux gourmands ne mettent plus trois plombes à se lancer (n’est-ce pas, Smash ?). Les jeux déjà sortis, eux, semblent un poil plus rapides à charger, mais ne sont pas plus fluides pour autant (n’est-ce pas, Pokémon X ?). Bref, c’est un régal, tout simplement. On se demande vraiment ce qui a empêché Nintendo de fournir un tel matériel dès le début de la vie de sa console…

Tout serait parfait s’il ne me restait pas quelques griefs à l’égard de ce nouveau bijou. Je ne suis pas fan de l’abandon du bouton de la gestion de la communication sans fil, car j’en étais friand pour débloquer la console lorsqu’elle n’accrochait pas mon Wi-Fi et sa qualité toute particulière. Le fait que cette fonction soit maintenant intégrée dans les menus de la console fait qu’il est beaucoup moins facile d’accès dans ce cas précis. Il est également dommage que la batterie de la console n’ait pas été revue davantage à la hausse en terme de capacité : il parait dans les chiffres que l’on gagne une demi-heure par rapport au modèle précédent. Un résultat qui fait que la tenue de charge de la console passe de merdique à moins merdique, sans pour autant tenir le coup plus de quatre heures. L’accès à la batterie ou à la carte microSD ne peut se faire qu’avec l’aide d’un tournevis, tout comme par conséquent le changement de façade arrière, ce qui n’est pas des plus pratique.

Autre regret, la disparition du stylet télescopique qui était présent sur les modèles non-XL jusqu’à présent, au profit d’un stylet en plastique dur que je trouve très fin, voire trop. Il est de plus pourvu d’une tête profilée avec un paquet d’aspérités qui, si elles facilitent son maintien dans la console, peut vraiment faire mal selon la façon dont on le tient. Il m’aura fallu moins d’un niveau de Kid Icarus Uprising, qui nécessite des mouvements rapides et répétitifs du stylet, pour avoir un début de douleur à l’index, sur lequel la tête du stylet reposait.

 

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Le choc des Titans. Tout les oppose, et pourtant ils sont tellement similaires.

 

Plus de puissance, des fonctions plus abouties et une maniabilité améliorée, il est difficile de trouver à redire face à cette belle console en tant que telle. Après, il est évident que pour beaucoup, la liste des nouveautés ne justifie pas l’achat d’une nouvelle machine, voire même que c’est du foutage de gueule de sortir cette version enfin finie d’une console qui s’est vendue comme des petits pains. Pour autant, en revendant son ancienne console (après avoir fait le transfert des données bien entendu), il est difficile de résister à l’appel de cette Nintendo 3DS en version New. En espérant que les jeux exclusifs suivent afin d’en tirer toute la puissance !

Mais alors, comment savoir s’il faut acheter cette nouvelle merveille de technologie ? Il suffit se reporter au tableau ci-dessous.

 

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