Rétrosaure : Moto Racer (PC)

Les parisiens de Delphine Software ont, au cours des années quatre-vingt-dix, contribué à l’expansion de l’aura de la création vidéoludique française avec notamment la série des jeux Flashback. Bon, ils ont aussi créé ShaqFu que l’on préférera oublier, mais si je cause du studio aujourd’hui c’est pour évoquer un jeu bien plus rapide et vrombissant que ShaqFu : Moto Racer.

Dans Moto Racer, le joueur peut se retrouver aux manettes de deux types de motos : les grosses cylindrées de course qui collent à la route et vont à toute vitesse, ou bien les motocross qui sont plus légères et prennent les bosses comme personne. Bien entendu, chaque type de moto a son type de circuit, qui sont au nombre de huit de base, avec d’autres à débloquer. Chaque moto existe en plusieurs variantes qui ont toutes des caractéristiques différentes, mais cela ne se ressent pas forcément lorsque l’on est aux commandes.

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Aurez-vous assez de doigts à croiser pour ne pas toucher les autres joueurs ?

 

J’aime Moto Racer. Si je n’ai jamais joué aux épisodes suivants, j’ai la ferme impression que ce premier épisode est le meilleur. Dans le second, les pistes semblent plus larges. Dans l’épisode World Tour, le pilotage semble moins arcade. Et dans le troisième, le nouveau moteur graphique semble rendre les courses molles. Mais pour revenir au premier opus, même s’il manque certaines options ajoutées au cours des épisodes suivants notamment l’éditeur de circuits, il est par sa vélocité et sa nervosité du pilotage mon porte-étendard de la course arcade de l’époque Playstation. A l’aide de seulement quatre touches, toutes les « subtilités » du pilotage des motos sont à portée de main. Accélérer, tourner, et faire une roue arrière seront les seules techniques à maîtriser pour passer chaque checkpoint avant la fin du chrono.

Au début de chaque course, le joueur commence en dernière position sur une grille de départ de vingt-quatre compétiteurs : tout le but du jeu revient donc à rattraper cette flopée d’adversaires intrépides, mus par l’intransigeante trajectoire de l’intelligence artificielle, qui n’a d’intelligence que le nom. Il convient donc de slalomer entre chaque gaillard, tout en prenant les courbes les plus efficaces pour rattraper les concurrents les plus lointains. Ce système de jeu transparaît le plus sur les circuits de course pure, où la vitesse est vraiment grisante et les contrôles réactifs permettent de véritablement passer ses adversaires à tout berzingue. Lors des lignes droites, il faut également utiliser la touche de roue arrière afin de bénéficier d’une brève accélération, au détriment du maniement qui, sur une roue seulement, est bien plus compliqué à effectuer on en conviendra.

 

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Les courses de motocross sont aussi bondissantes qu’effrénées.

 

Les courses de motocross elles, se déroulent de la même façon. Toujours autant de concurrents à rattraper, mais moins de vitesse. Les pistes sont jalonnées de bosses en tout genre, les virages sont plus serrés et il est possible de faire quelques figures ! Attention, cela ne sert absolument à rien mais c’est juste pour le plaisir des yeux. Ce mode est aussi agréable à jouer que le précédent, car les motos sont de petits diables bien nerveux. Les virages sont pris à la corde, les bosses nous font bondir, c’est un tout autre univers. Malgré tout, les courses sont un peu plus chaotiques : on ne sait jamais vraiment si les bosses en question vont nous jeter en l’air ou pas : il semble que cela soit défini par le bon vouloir des programmeurs du jeu, qui ont dû définir un certains quota de bosses auxquelles la moto adhère peu importe la vitesse.

En solo, l’aventure se plie assez vite compte tenu du nombre relativement faible de circuits, au nombre de huit. A cela on peut rajouter deux circuits téléchargeables sur PC, mais surtout un mode Reverse : à l’opposé des habituels modes Miroir des jeux de course qui inversent la gauche et la droite dans les circuits, le mode Reverse de Moto Racer propose de refaire les circuits à rebrousse-poil, ce qui est fait d’une manière assez convaincante tant on ne se rend pas compte que l’on repasse sur un circuit une deuxième fois. Les modes Contre-la-Montre et Course unique sont bien entendu de la partie pour compléter le mode Championnat, et assurer un peu de longévité supplémentaire pour les joueurs solitaires.

Le titre propose en sus un peu de multijoueurs, mais de manière toute simple : un mode en ligne rustique où le joueur doit rentrer l’IP de l’hébergeur de la partie (après tout, le jeu est sorti en 1997), et en réseau local. Pas d’écran splitté (réservé à la version Playstation), donc vu le nombre de joueurs actifs sur ce jeu, je n’ai malheureusement pas pu tester ses fonctions en ligne, et c’est bien dommage.

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On peut même croiser des OVNI. Mais attention à garder les yeux sur la route.

 

De toute façon, l’expérience solo reste vraiment satisfaisante, histoire de faire quelques tours de circuits. Retrouver cette bande-son complètement rock et arcade, ces contrôles nerveux mais rigoureux, c’est un délice. Et ça nous ramène au temps où les décors s’affichaient par tronçon à une centaine de mètres devant nous, ce qui a un charme fou. Alors oui, parfois on peste contre le système de collision qui semble n’en faire qu’à sa tête. Contre ses adversaires qui semblent rouler deux fois plus vite que nous, avec leur trajectoire parfaite. Et puis des fois, on assiste à des carambolages à côté desquels on passe en pouffant. Qu’ils sont cons.

Pour les amoureux de vitesse et de vieux titres acidulés, c’est disponible sur GoodOldGames pour pas grand chose, et c’est chouette.

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