Splatoon (Wii U)

Splatoon est le premier né des nouveaux studios de Nintendo regroupés sous le nom de code Garage, où des concepts novateurs sont expérimentés puis mis en production si tout se passe bien. On pensera donc aux créateurs de ce Splatoon, les yeux dans leur assiette de calamars, en train de les imaginer s’envoyer de la peinture à la figure.

Splatoon, c’est donc un jeu à part pour Nintendo, espérant créer une nouvelle saga à succès à l’aide de jeunes concepts tout frais, bien loin de l’idée que les détracteurs de la marque se font après les sorties à répétition de titres avec Mario et sa clique. Des idées fraîches, malgré le principe qui reprend le concept des jeux plus matures de combat en arène par équipe. On va y revenir tout de suite.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser que cette critique du titre se fera sur la version de base du jeu. En effet, son contenu est voué à évoluer avec, c’est d’ores et déjà prévu, de nouveaux modes de jeu, de nouvelles cartes, et de nouveau équipements pour notre personnage, le tout mis à disposition gratuitement dans les semaines suivant la sortie. Il est également possible de rajouter des missions de jeu solo en utilisant des figurines amiibo spéciales. Autant préciser donc, que cet avis ne se fera que sur le contenu pour lequel j’ai payé le jour de sa sortie.

 

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Les Inklings mènent une vie décontractée dans la ville de Chromapolis, aux faux airs de cité nippone. Dans des arènes, à l’aide de tout un tas d’armes variées, ils s’adonnent au sport national : la Guerre de Territoire. Le principe ? Au contraire des autres titres de ce genre, le but ultime de chaque partie n’est pas de vaincre l’équipe adverse par l’élimination de ses membres, mais de conquérir du terrain en y appliquant sa couleur. Pour cela, les armes que les joueurs possèdent ne contiennent pas de balles ou de cartouches, mais vont piocher dans le réservoir de peinture que chacun se trimballe sur le dos. Une fois dans la partie, il convient alors à chacun de vider son réservoir sur le sol en avançant vers la zone ennemie. Car les autres, eux, ont exactement la même chose à faire !

Les Inklings ne sont pas que des humains. Si leur nom pouvait laisser planer le doute, si leur passion pour la peinture pouvait laisser perplexe, dès lors qu’ils n’ont plus de peinture à disperser, ils reprennent leur vraie forme : celle de calamars. En effet, si les joueurs peuvent déambuler comme des cibles ambulantes dans les différentes arènes sous leur aspect humain, il est primordial de maîtriser la deuxième forme puisqu’elle permet, entre autres, de recharger son réservoir de peinture du moment que l’on reste dans sa propre couleur. Mais au delà de ça, cette même forme nous permet de nager incognito, plus rapidement qu’à pied – ainsi que sur les murs, et par la même occasion de nous protéger contre le feu nourri des opposants. Car si le but premier du jeu n’est pas de se débarrasser de ses adversaires, c’est tout de même bien utile afin de limiter l’avancée de la couleur adverse sur le terrain. Tout devient alors un jeu d’esbroufe, où l’on se cache pour mieux sauter sur ses ennemis et peinturlurer l’ensemble des parois (même si seule la surface au sol compte pour le résultat final).

 

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Le principe et le déroulement des parties est absolument brillant. Chaque joueur peut choisir son équipement avant d’entamer les parties en ligne, et les armes disponibles ont toutes un comportement différent sur le terrain, d’autant que chacune a un tir secondaire et un tir spécial. Il en est de même pour les équipements à donner à son personnage (accessoire, vêtements, chaussures), qui ont des effets bénéfiques sur les aptitudes du joueur. Cette richesse et ces variations proposées sont la clé de la diversité des parties que l’on retrouve une fois en ligne. Splatoon, c’est un peu l’antithèse du jeu purement hardcore. Peu importe son équipement, ou même son niveau de joueur, il est toujours possible de faire avancer son équipe vers la victoire, puisque celle-ci ne tient pas au nombre de personnages éliminés mais à la zone colorée de son équipe. Les joueurs adverses sont trop vigoureux ? Laissez vos coéquipiers les gérer pendant que vous passez discrètement sur les côtés et recouvrez de votre couleur tout ce que vous pouvez en toute impunité.

Chaque partie durant trois minutes, le rythme est assez frénétique et le suspense dure jusqu’au bout. Pendant toute la durée de la partie, le plan de l’arène est visible sur le gamepad, se recouvrant de peinture en temps réel, ce qui permet de suivre les zones peintes par les adversaires. Une fois le chronomètre arrêté, la surface est calculée sous un roulement de tambour des plus stressants. La respiration s’arrête, les mains deviennent moites, et la victoire n’en est que plus savoureuse ou la défaite plus amère. Puis la partie recommence, en moins de trente secondes.

Les joutes sont donc très nerveuses, et les contrôles sont très précis. Uniquement jouable en vue à la troisième personne, il est possible d’utiliser le stick droit du gamepad pour diriger le réticule de visée. Pourtant, ce n’est pas la manière recommandée pour jouer, car il est possible, et cela répond bien plus rapidement, de jouer avec le gyroscope de la manette, qui rend la visée bien nerveuse comme il faut. Il est toujours possible d’utiliser le stick droit pour viser de manière horizontale, mais l’axe vertical est géré par le gyroscope. On se retrouve alors complètement immergé dans le combat, même s’il est un peu plus compliqué de regarder la carte sur l’écran du gamepad lorsqu’on l’incline de haut en bas. A noter, il est possible de rejoindre la position d’un des membres de son équipe en touchant son nom sur l’écran, même si cela peut vite se retourner contre nous puisque l’équipe adverse est avertie par un repère, leur permettant de nous cueillir dès l’arrivée.

 

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Le jeu est clairement bâti sur le multijoueurs. Pourtant, un mode solo est également présent (le mode Héros), nous mettant au coeur d’une intrigue aussi maigre qu’un calamar séché, mais qui a le mérite d’être là et de présenter quelques idées très bien pensées autour du principe des pistolets à peinture. Au cours d’une petite trentaine de niveaux (à dénicher au sein de la zone principale, l’Octavallée), de nombreuses idées seront exploitées, sans que l’on puisse les retrouver en multijoueurs, ce qui en fait un complément bien sympathique (d’autant que la structure des niveaux rappelle Super Mario Galaxy). Malgré ça, leur durée toute relative (cinq à dix minutes maximum), rendent le périple plutôt court (quatre heures pour en voir le bout).

On notera la présence d’un mode multijoueurs en local, limité à deux joueurs, dans lequel il faut exploser un maximum de ballons. Pas très palpitant, d’autant qu’il est impossible de jouer avec autre chose qu’une manette Pro ou Classique. On appréciera l’effort, d’autant qu’il ne s’agit pas d’écran splitté, mais chaque joueur dispose de son écran, sur le gamepad et la télévision.

 

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En ligne, les parties s’enchaînent, et avec cela les points d’expérience s’accumulent, et les pièces de monnaie s’entassent. Pour remédier à toute cette richesse, il convient de passer dans les boutiques de Chromapolis afin de récupérer de l’équipement avec de meilleures stats, de meilleurs effets, ou juste des armes plus puissantes.

En introduction, j’ai pu évoquer le fait que cette critique était basée sur la version de base du jeu, et je dois avouer que pour l’instant, je suis assez satisfait du titre, d’autant qu’il est vendu à prix mini. Cependant, il ne manque pas de défauts. Si pas grand chose n’est à signaler au niveau du mode solo à part une durée de vie un peu en retrait, il en est autrement du mode en ligne, et le souci, c’est qu’il s’agit du mode principal. En terme de contenu, il est possible de jouer sur uniquement cinq cartes, ce qui n’est vraiment pas énorme vu la taille de certaines d’entre elles. De plus, les parties sont limitées à huit joueurs, soit quatre par équipe, et aucun moyen de communication n’est possible hormis deux phrases toutes faites : « Joli » et « Par ici », même lors de la présence d’amis (les parties privées ne sont prévues que dans quelques semaines). C’est moins pratique. Il est également bon de savoir que seules deux cartes sur les cinq sont jouables à la fois, et que cette sélection change toutes les quatre heures. Autant dire que si vous arrivez au début d’une période de quatre heures, vous allez vite en avoir ras-le-bol.

Pour autant, Splatoon reste un très bon jeu. Rapide, nerveux, et très joli, il permet à la Wii U de récupérer un nouveau titre exclusif magnifiquement coloré, ultra-fluide, et diablement addictif. Les parties s’enchaînent et ne se ressemblent pas, et ce malgré la faible rotation de cartes. Gageons qu’avec le temps, de nouveaux modes palpitants et de nouvelles arènes viendront rajouter du piquant à un jeu qui est déjà aussi accrocheur qu’une ventouse de calamar.

 

Pour des raisons techniques, il m’était impossible de récupérer des captures du mode en ligne. Les captures du mode en ligne (identifiables par le chronomètre en haut à gauche), sont issues de vidéos de la communauté (chaînes Youtube GameXplain et Agent).

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