Pocket Card Jockey (3DS)

La nouvelle drogue du moment, c’est Pocket Card Jockey, ou comment Game Freak Inc., développeur historique de la franchise Pokémon, a réussi à allier le jeu de solitaire avec les courses hippiques.

Sorti au Japon au cours de l’été 2013, il aura fallu attendre presque trois ans pour que les pontes de chez Nintendo jugent viable le fait de distribuer Pocket Card Jockey en occident. C’est vrai que dit comme ça, mélanger un jeu de cartes avec le principe des courses de chevaux, ça semble plutôt obscur – alors que pourtant, ça fonctionne.

Tout commence lorsque notre délicieux avatar, au choix masculin ou féminin, décide de devenir jockey au cours d’une intrigue qui est un peu plus développée que l’on pourrait l’imaginer au premier abord. Au cours de sa quête, il rencontrera moult propriétaires de chevaux au caractère plus ou moins excentrique, qu’il conviendra de rendre fiers en gagnant championnats, derbies, et courses en tout genre.

 

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On en vient donc à l’épine dorsale du titre : comment joindre le côté délicat et raffiné du jeu de solitaire avec l’ambiance parfumée des boxes de chevaux ? Lorsque l’on commence la partie, il nous incombe de choisir un canasson à monter parmi une sélection de jeunes poulains pleins d’espoir, chacun ayant ses propres caractéristiques basiques : la vitesse et l’endurance. De là, pendant les deux premières années de jeu, il faut faire gagner de l’expérience à la monture afin d’augmenter ses attributs et d’en faire une bête de course à sa maturité. Car une fois la première partie du jeu passée (le mode Growth), il n’est plus possible d’améliorer l’animal lors du mode Mature, et seules trois courses perdues le sépareront d’une retraite dorée dans une ferme anonyme où il pourra s’accoupler avec nos autres champions déchus à défaut d’autre chose.

Avant d’entrer dans les spécificités du titre, voici un petit rappel des règles du solitaire telles qu’elles ont été simplifiées et adaptées pour ce jeu. Ici, il va suffire de nettoyer l’écran d’une quantité de cartes à jouer plus ou moins importante, en réalisant des suites de valeurs. Ainsi, il est possible de retirer des cartes de la surface de jeu dans l’ordre ascendant 3, 4, 5, 6 mais également descendant Q, J, 10, 9 et ainsi de suite. Si aucune carte ne peut être défaussée, il faut alors taper dans la pile restante pour espérer créer une nouvelle suite. Tout l’art étant d’arriver à nettoyer la zone de jeu avant que la pioche ne soit tarie.

Une fois que la partie de solitaire est terminée (que ce soit parce que le joueur a réussi à défausser toutes les cartes, qu’il n’a plus de cartes en pioche, ou que le temps est écoulé), la phase de jeu change et il est alors possible de jouer sur le placement de son cheval. Chaque bête a sa zone de confort, qui est définie par la position de ses adversaires sur le terrain, et qui est scindée en trois parties : plus il se situera au centre, plus il gagnera d’énergie, symbolisée par des flammes. Entre les parties de solitaire il est donc possible, en utilisant l’énergie accumulée, de déplacer son cavalier afin d’ajuster sa position par rapport à cette zone de confort, à ses adversaires, ou afin d’attraper des cartes spéciales donnant de l’expérience ou attribuant des capacités spécifiques. Il faut par contre veiller à ne pas trop éloigner le cheval de l’intérieur des virages, afin de ne pas épuiser sa jauge d’endurance, symbolisée par des cartes de cœur. La position du cheval déterminera également la difficulté du prochain jeu de solitaire.

 

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Les courses se déroulent en quatre parties : le départ, les phases de solitaire et de placement, et le sprint final. Chaque course ayant sa longueur, il peut y avoir jusqu’à six parties de solitaire (et donc autant de phases de placement). Le départ est une partie de solitaire très rapide dans laquelle il faut tirer une des lettres du mot START le plus rapidement possible en essayant d’avoir le plus d’énergie possible, et le sprint final nous met réellement au contrôle du jockey et son cheval. Selon la quantité d’énergie accumulée au cours de la course et de l’humeur du cheval (définie par le nombre de parties réussies), il sera plus ou moins aisé de se placer en pole position lors de cette dernière phase. Il est possible de faire bouger son cheval latéralement pour contourner les adversaires et également de lui mettre de bons coups de cravache bien placés pour avoir un sursaut de vitesse. Mais attention, car ces coups de fouet utilisent les cartes d’endurance, qui si elles ne sont pas utilisées rapportent de l’expérience supplémentaire en fin de course, peu importe si l’on gagne ou pas. Là est toute la stratégie.

Afin de simplifier les courses, il est possible de passer à la boutique de Chirp, charmante marchande aux prix exorbitants qui saura fournir au joueur des objets améliorant l’endurance, ralentissant le temps, ou mettant en surbrillance le meilleur endroit où piocher une carte. Dans cette même boutique se trouve également un robot distribuant des pièces de puzzle qui une fois complétés octroient des capacités permanentes plutôt que des objets à usage unique.

Ce Pocket Card Jockey est, malgré une apparente simplicité, un jeu d’une efficacité et d’une richesse redoutable. Une simple erreur de choix de carte peut ruiner une course, tout comme avoir son cavalier coincé entre plusieurs chevaux maléfiques lors du sprint final peut rendre fou de rage. La seule issue dans tous les cas, est l’envie irrépressible de passer à la course suivante. Habillé par une réalisation mignonne comme tout avec des équidés rondouillards et des personnages charismatiques, ainsi qu’une lisibilité à toute épreuve, ce titre est d’une qualité assez admirable.

 

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Pour seulement sept euros, il est difficile de ne pas recommander chaudement ce titre que seule l’absence de traduction française pourrait entacher. Un gameplay aux petits oignons, une grande marge de progression et ce qu’il faut de personnalisation, Pocket Card Jockey propose en plus une démo d’une grande générosité. Mais attention, après y avoir goûté, il est difficile d’en décrocher.

Critique réalisée après vingt heures de jeu.

 

Découvrez ci-dessous ma vidéo hippique de Pocket Card Jockey ! Hue !

 

Pour télécharger le jeu, c’est par ici :
https://www.nintendo.fr/Jeux/Jeux-a-telecharger-sur-Nintendo-3DS/Pocket-Card-Jockey-1101822.html

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